Culture pour chacun

Annoncé en décembre 2010 par le ministre de la culture, M.Frederic Mitterrand, comme axe structurant de la politique culturelle, la “culture pour chacun” était censée repondre en quelque sorte à la “culture pour tous”, souffle culturel initié en 1966 par M.André Malraux, ministre de la culture de cette décennie.

D’un côté, quatre-vint millions d’€uros pour “la culture pour chacun” tout en s’appuyant sur les collectivités territoriales (encore!), de l’autre, création des Maisons de la Culture dans chaque cité d’importance, du système d’avance sur recettes pour le cinéma, création de la bienale de Paris, des orchestres de régions…
Cherchant à enrichir ma réflexion auprès d’une autre génération, je demande alors à un de mes fils (24 ans, en faculté) ce qu’il en pense. 
Réponse, “c’est des histoires, franchement on te parle de culture pour chacun et l’Histoire devient optionnelle en terminale”. Bonsoir, fermez le ban !

Voilà, c’est clair, les élections présidentielles arrivent à grands pas, il semblerait que les termes se vident de leurs sens pour devenir des slogans, peu importe les moyens, l’essentiel est d’occuper le terrain, de faire du bruit. Evidemment, comme par hasard, le bruit est incompatible avec l’analyse, l’examen d’un bilan, ou la réflexion. Entre temps, suite aux réactions, la “Culture pour chacun” s’est mutée en “culture pour chacun, culture pour tous, culture partagée”…

Le véritable problème, c’est qu’un concept, une idée une culture pour être compréhensible par la plus grande majorité des gens doit s’adresser à une population éduquée. L’éducation, y compris en période de crise économique, c’est Le devoir de notre société envers ses enfants, même si cet investissement se révèle à court terme forcement onéreux.

Pour en revenir aux élections, et pour se soucier des choses en leur temps, notre prochain rendez -vous électoral n’est pas encore les présidentielles mais les cantonales, et le conseil général (département) c’est aussi, voire plus important. Ne soyons pas amnésique, la construction de notre école s’est vue financée à hauteur de 500000 € par le conseil général. Alors, votez pour qui vous voulez, mais déplacez-vous. Une élection de proximité avec la population ne se néglige pas, là est la démocratie.
Jean-Luc Sené

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